Sunday, 16 January 2011
The Friends of Eddie Coyle / Peter Yates (1973)
En écoutant la nécrologie de Peter Yates l’autre samedi à Mauvais Genres sur France Culture, j’ai eu de nouveau envie d’écrire sur ce film. Peter Yates est surtout connu pour être le réalisateur de Bullitt, cette érection automobile de 10 minutes 53, mais il devrait l’être plus encore pour ce film plus sombre que noir, sur lequel je m’étais depuis longtemps promis de poster un billet sur DinD.
Les lecteurs du Freelance de Philippe Garnier le connaissent bien : c’est sur son tournage que Grover Lewis écrivit ce fameux article de Rolling Stone qui le brouilla avec Robert Mitchum ; celui où il le présente en demi-Dieu aux paupières mi-closes déboulant sur le plateau une pin-up sous chaque bras, et où il délire sur les sept couilles de l’acteur tout en remontant la généalogie des gangs de Boston où se déroule l’action. Et, chose incroyable, vu aujourd’hui, le film tient les promesses du papier de Lewis.
Mitchum y est Eddie Coyle, un malfrat de seconde zone qui fourgue des armes à des malfrats plus jeunes et plus paumés que lui, et ses « amis » sont le flic de l’ATF qui le tient par les couilles parce qu’il sait qu’Eddie est prêt à tout pour éviter la prison où il doit retourner bientôt, le barman qui l’a branché sur le coup foireux qui lui a valu sa condamnation, et un braqueur de banques à qui il vend des flingues, et qu’il vendra à la fin. Au début du film, Coyle raconte ses histoires de vieux de la vieille au jeune gars à qui il achète ses fusils piqués. Le gars l’écoute avec admiration et terreur, trop naïf pour comprendre que ces histoires de loyauté, d’honneur et de professionnalisme ne sont que les chimères auxquelles se raccroche Coyle, qui est un type fini et qui se démène tant qu’il peut pour ne pas en avoir conscience.
Mitchum est grand dans cette figure lourde de vieil homme qui se noie sous le ciel perpétuellement gris d’un Massachusetts glacial et trempé, et tous les autres acteurs du film sonnent juste : Richard Jordan, en policier « de la rue » avec pattes et veste en cuir (aujourd’hui, il serait joué par Michael Imperioli, le Christopher des Sopranos – d’ailleurs, il l’a déjà joué, dans le remake US de Life on Mars), Peter Boyle, le barman véreux et manipulateur, et tous les seconds rôles qu’ils croisent, des minables profondément humains comme Eddie Coyle.
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Breaking Away est aussi pas mal dans le genre teenage movie, spécialement recommandé aux amateurs de vélo...
ReplyDeleteMerci pour ces reviews. je ne suis pas cinéphile et je suis preneur de films rares, tresors cachés, je ne serai pas contre une liste, je pense que vous avez ça.Merci. voici mon adresse:pie2re (dot)marchand (at)gmail (dot)com
ReplyDeleteJ'oubliais: comment faire pour pouvoir etre coopté pour surreal moviez?
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