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Wednesday 24 February 2010

The Brotherhood of Satan, Bernard McEveety,1971, USA.

Il en va des films rêvés comme des livres ou des disques rêvés: Ils existent si l'on croit en eux, si l'on croit un peu en Dieu. Ils apparaissent souvent la nuit, dans ces moments de veille où l'on règle ses comptes, où l'on se fatigue à énumérer la liste des suspects. Personne ne sortira d'ici vivant. Pour arrêter l'hécatombe, appuyer sur play.
Longtemps la nuit, j'ai regardé des série B, principalement italiennes (giallo & co), parfois anglaises (la Hammer), parce qu'elle racontent toujours la même histoire: une fille, un couteau et la nuit. Pas la peine de trancher, il suffit de suivre les pointillés. La couture n'est pas toujours impeccable et il manque parfois une jambe au pantalon mais c'est une manière comme une autre d'habiller l'insomnie. En somnambule.
Cette nuit, le diable a surgit de sa boite: The Brotherhood of Satan, réalisé par Bernard McEveety, (inconnu au bataillon, a travaillé principalement pour la télévision), produit et écrit par L.Q. Jones, un des comédiens fétiches de Sam Peckinpah, qui réalisera par la suite un affreux film post apocalyptique (avec un tout jeune Don Johnson), A Boy and His Dog. Il incarne ici un Sheriff un peu nerveux.
Mélange réussi de 2000 maniacs et de Rosemary's baby, The Brotherhood of Satan vaut surtout pour son ouverture, vingt minutes stupéfiantes où le réalisateur installe un climat perturbant par une succession de séquences muettes:
Au bord d'une rivière, un couple s'apprête à faire l'amour. Deux gouttes de sang tombent sur la joue de la femme, travelling arrière: une petite fille tient une glace à la cerise au dessus d'eux. La famille reprend la route pour rendre visite à un grand parent dans le sud de la Californie. En chemin, un accident étrange: une voiture et ses occupants écrasés comme des crêpes dans un fossé. La famille gagne la ville la plus proche pour signaler l'incident; les habitants, hystériques, les accueillent à coup de hache et de batte. Ils fuient. Soudain au milieu de la route, une enfant statique, la voiture évite le mirage de justesse en fonçant dans un pylône. La nuit tombe, ils doivent regagner la ville.
On ne racontera pas la suite, mais sachez seulement que l'on échappe pas à cette Ghost Town où l'on assassine les parents pour attirer leurs enfants dans les ténèbres et où les seniors espèrent rajeunir en vendant leur âme à Satan.
En 1971, le cinéma croit encore au Diable, à l'ombre, à la lumière, au pouvoir de faire peur. Cette énergie vitale parcourt ce film oublié à la manière de décharges électriques: montage épileptique, violence aveugle, flash oniriques. Alice au pays des rednecks a disparu au bord de la highway. Il n'y a pas eu d'avis de recherche.

5 comments:

  1. trouvable ici (par exemple): http://www.surrealmoviez.info/readarticle.php?article_id=25836

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  2. Karine, juste pour réagir à ce que tu as dis "en se souvenant qu'il n'y a pas si longtemps, les films se voyaient encore en salle".
    Je me demande quel est votre Top des films récents.
    Voici quelques films qui m'ont marqué en salle:

    - "there will be blood" (Paul Thomas Anderson-2008)
    Un realisateur bobo accouche d'un chef d'oeuvre

    - "Zodiac" (David Fincher-2007)
    Pour moi le réalisateur le plus important de ces 15 dernieres années. L'image (filmé grace à la Viper HD) est somptueuse.

    - "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" (Andrew Dominik-2007)
    La plus belle B.O de ces dernieres années, des acteurs incroyables, une mise en scène à tomber.
    Surement le meilleur de cette liste.

    - "Bug" (William Friedkin-2006)
    Comment un réalisateur de 70 ans peut arriver à faire ça?

    - "Miami Vice" (Michael Mann-2006)
    un scénario qui tient sur un ticket de metro mais une image! (toujours la viper...)

    - "No country for old men" (Joel Cohen-2007)
    un film qui ne ressemble pas à un film des freres Cohen (heureusement), mais qui retranscrit parfaitement l'univers du maitre Cormac.

    - "Walkyrie" (Brian Singer-2009)
    Le film dans l'ensemble est moyen mais 2 choses restent à sauver (les effets sonores et le costum design nazi)

    - "The Watchmen" (Zack Snyder-2009)
    Quand un pur républicain s'occupe de l'adaptation d'un comics culte de gauche.

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  3. Hello Julian, la plupart des films que tu cites, je les ai vu (et souvent bien aimé à part Miami Vice, les Watchmen et le Cohen) mais rarement en salle, c'était le sens de ce que je voulais dire... J'ai une forme de Nostalgie de l'époque où j'aimais aller au cinéma, ce qui n'est plus le cas. Mais bon je me suis peut être mal exprimé...
    Difficile de te faire un top ten mais j'ai beaucoup aimé 4 mois, 3 semaines et 2 jours et le ruban blanc ces dernières années (je suis très Palme d'or depuis que je perd la vue). Sans oublier Morse, le film suédois avec l'enfant vampire...

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  4. Bon, Ivan travaille pour Surreal Moviez, c'est dit.
    Bravo pour ce nouveau "Discipline", et particulierement le post de K sur "Brotherhood" que je trouve brillant

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  5. disponible quelque part en sous-titré français ou en français ? (hors Surreal Moviez, faute de compte) Merci d'avance

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